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(Récit) : Prototype Quatre

Démarré par tita758, 10 Août 2010 à 11:16:05

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jabberwock

je ne connaissais pas, je vais me renseigenr de  ce pas

Pitaine

Attend moi Jabberwock, je viens.
Pirate un jour, Pirate Toujours!

Venez lire les Bons Rapports de Bataille de Gryff et Pitaine:
http://gryff-et-pitaine.fr/?page_id=709

darkdoji

en gros et rapidement résumé: sherlock holmes en dignitaire chinois
Warcor Lyon

et la le Ninja hacker répondit à l'Avatar: bzzzzzzjopj! et celui-ci s'évanouit sous tant de violence ...

tita758

I le cas Osterman

Di Renjie était installé confortablement dans le fauteuil présidentiel de la navette de transport. Ce type de navette n'était utilisée que par les agents de très haut rang de l'O-12 et contenait tout ce qui était nécessaire à leur satisfaction immédiate ou à leur travail. Di était actuellement occupé à vérifier et mettre à jour ses données sur Paradisio. Il avait tenu à rester habillé de la combinaison grise typique du centre de traitement d'Aleph afin d'être plus à l'aise que dans les robes traditionnelles chinoises dans lesquelles on l'attendait. Habituellement, les combinaisons des agents d'Aleph sont adaptées aux personnes de plus d'un mètre quatre vingt dix. Di était plus petit d'une bonne quinzaine de centimètres et son tour de taille n'était pas vraiment celui d'un athlète de haut niveau. Il portait une moustache et une barbe noires et fines. Ses cheveux long luis tombaient en une natte impeccable jusqu'aux omoplates.
Pendant le vol, il avait déjà avalé plusieurs cailles farcies et presque un litre de vin fin de Mérovingie. Ses yeux noirs étaient rivés sur le terminal de la navette, relié à son comlog pour l'occasion. Paradisio ne l'inquiétait pas vraiment. Pas plus que d'explorer le monde en général. C'était la première fois qu'il sortait du centre de traitement. Il était accompagné, certes, par trois tacbots qui lui serviraient à la fois de porteurs et de gardes du corps, mais il n'était pas pour autant rassuré. Aleph lui avait confié une mission délicate et il avait juré d'en venir à bout mais personne ne lui avait dit qu'il devrait quitter sa chambre pour y arriver.
Di était envahi par le doute et réfléchit un instant. Sur l'écran, les idéogrammes défilaient rapidement. Il stockait les informations directement dans son cube pour y accéder immédiatement en cas de besoin. Il pensa à sa première incarnation. Il avait eu une carrière exemplaire en tant que juge pour la dynastie Tang puis comme premier ministre de la terrible impératrice Wu Ming. Il ne comprenait même pas pourquoi il avait été recréé – Aleph lui avait formellement déconseillé d'utiliser le terme de ressuscité. Aleph lui avait implanté tout un tas de modules cérébraux complémentaires qui lui permettaient de comprendre ce qui lui arrivait. A son époque d'origine, le meilleur moyen de se déplacer était le cheval et pourtant, Di comprenait le mode de fonctionnement de cette navette spatiale et de ces ordinateurs complexes. Aleph lui avait implanté tout le matériel nécessaire à une incarnation réussie.
Pendant un court instant, il repensa à son enfance, à la Chine des Tang, à Xi'an où il avait fini sa vie. Il sortit de ses rêveries en entendant le bruit d'un de ses tacbots. Aleph lui avait demandé de leur trouver des noms. Il avait fait simple et choisit Tigre, Dragon et Tortue. Ça lui éviterait de s'encombrer l'esprit avec des noms compliqués ou de confondre avec des êtres humains qu'il pourrait rencontrer. Il toucha un bouton sur son comlog : « Aleph, j'ai besoin de vous.
_ Que désirez-vous Di Renjie?
_ Vous ne m'avez toujours pas envoyé le dossier de l'affaire que je dois étudier, ni même dit ce que je devrais faire une fois sur place.
_ Je vous transfère le dossier directement sur votre Cube et en visuel sur votre comlog. Votre mission est simple, vous y allez pour comprendre ce qui s'est passé et vous me faites un rapport. Dans le meilleur des cas, vous trouvez qui est responsable et vos Tacbots sont chargés de l'arrêter.
_ Je commence à comprendre, merci Aleph, je ne veux pas empiéter sur votre précieux temps.
_ Fin de l'entretien. »
A l'extérieur, la navette avait amorcé sa descente rapide à travers l'atmosphère de Paradisio. Di bascula légèrement la tête en arrière pendant que le flux de données entrait dans son Cube. L'opération prit moins d'une minute, Di ne sentit rien, mais une fois les données transférées, il pouvait les utiliser à son gré, comme s'il les avait apprises par cœur. Sur l'écran de la navette, il voyait la copie des informations. Il les consulta une première fois.
Il allait dans une ville du nom de Runenberg, assez loin du no-man's land et de la zone interdite par les activités de l'Armée Combinée. La ville était une colonie Panocéanienne placée sous le contrôle de l'armée et des ordres de chevalerie. Di devait se rendre en banlieue, dans un bunker situé à quelques kilomètres du centre ville. L'armée Panocéanienne avait demandé l'aide de l'O-12 à cause d'un meurtre. Le Docteur Vladimir Osterman, avait été retrouvé mort à l'intérieur du bunker dont la porte était verrouillée de l'intérieur. Il n'y avait aucune issue, ni trace de lutte ou de la présence d'un éventuel assassin.
Di prit une légère inspiration et demanda à haute voix : « Aleph, avez vous le dossier de la victime?
_ Dossier en cours de téléchargement. 
_ Je peux vous poser une question pendant ce temps?
_ Je vous écoute
_Je pourrais vous contacter à n'importe quel moment? Sans déranger je veux dire, vous devez être très occupé?
_ Ne vous inquiétez pas. En tant qu'agent spécial, vous serez toujours connecté à moi directement. Vous pourrez piocher dans mes serveurs pour obtenir toutes les informations dont vous aurez besoin et si vous avez besoin de partager une information avec moi, tant que votre comlog sera intact, vous serez capable de me parler comme si j'étais une personne physique, directement à côté de vous. Votre dossier est chargé. »
Le dossier, était impressionnant. Il comportait des copies de diplômes et de prix reçus par Osterman, ainsi que la liste des ouvrages qu'il avait écrits. Osterman était un spécialiste en intelligence artificielle. Il avait participé à ses débuts à la création d'Aleph et avait collaboré à plusieurs mises à jour prioritaires. Pendant une douzaine d'années, il avait enseigné l'informatique cognitive dans plusieurs grandes universités sous la tutelle directe d'Aleph.  Plus récemment, il avait obtenu l'autorisation des militaires et de l'O-12 pour aller étudier des reliques de l'Armée Combinée et leur liens éventuels avec une forme d'intelligence artificielle. La plupart de ses travaux, bien que théoriques, faisaient l'objet d'un suivi très attentif de la part des grandes nations.
Côté famille, Osterman était un scientifique comme on se les représente, sans imagination, seul, vivant avec un chat dans un petit appartement du centre de Runenberg. Pas de femme, pas d'homme, pas d'enfants, peu de famille, presque pas d'amis en dehors du milieu universitaire. Di étudia un moment le dossier financier de la victime. Aucune trace de virements exceptionnels, Osterman n'avait semble-t-il que des dépenses régulières et prévisibles. Il vivait bien en dessous de ce qu'il pouvait se permettre. Di pensa que l'homme devait passer la majeure partie de sa vie à sa table de travail ou dans son laboratoire.
« A première vue, il est mort à cause de son travail. Savez-vous sur quoi il travaillait en ce moment?
_ Impossible à dire. Son ordinateur n'était pas relié au réseau. D'après les informations reçues de Néoterra, ses travaux n'avaient pas progressé depuis longtemps et il s'était renfermé sur lui-même au cours des derniers mois. Ces rapports sont dans le dossier, en annexe. »
Di jeta un oeil par le hublot de la navette. Vue du ciel, Paradisio portait bien son nom. Autour de Runenberg, il y avait de la verdure partout. Di se servit un nouveau verre de vin. Il observa l'étiquette. Celle-ci portait des mentions en français, langue que Di ne comprenait pas. Il pouvait toutefois en déchiffrer les mots : Pauillac et Château d'Armailhac 1996. Pendant qu'il dégustait la dernière gorgée de vin, la navette touchait le sol. Di songea un instant à tout ce qui s'était passé pendant ces mille cinq cents ans. Le Pauillac commençait à faire effet.

tita758

J'ai craqué, j'ai mis le début de la première partie

jabberwock

continue a craquer, ca fait du bien.

par contre, il n'est pas un peu passé ton vin??? parce que 96 ca fait une trotte :p

Douille

CitationParadisio ne l'inquiétait pas vraiment...     ... mais il n'était pas pour autant rassuré.

Inquiet ou pas inquiet... drôle d'impression.

Autrement, c'est agréable à lire.

Juste une remarque, Aleph semble plus "humain" dans cette partie que dans la précédente, plus à l'écoute, moins direct et directif. Le fait de le rendre impersonnel lui donnait justement un côté machine surpuissante qui cadrait bien le personnage. Le fait que Di Renjie doive lui rappeler d'envoyer le dossier met également le doigt sur une lacune de la machine, renforçant l'idée de faiblesse de la machine.

Enfin, je dis ça... si ça peu t'aider.
Si la force brute ne règle pas votre problème, c'est que vous n'en utilisez pas assez.

Tono

Rien ne dit qu'Aleph a "oublié de lui transmettre" le dossier. l'IA a peut-être simplement estimé que le remettre avant était inutile voire contreproductif. Autre possibilité : tester son agent et l'évaluer par le biais de la demande : quand estimera t-il avoir besoin du dossier ?
Tono / Boll's



tita758

Dans mon esprit, ça s'est passé un peu comme Boll's l'a compris
Aleph n'envoie le dossier que si on lui demande
il prend des initiatives de temps en temps mais en majorité, son boulot, c'est d'aider les humains quand ils en ont besoin

et je l'ai fait plus "gentil" cette fois parce que Di Renjie est moins cynique que Richelieu, Aleph n'a pas de raison d'être insistant pour l'occasion, il surveille son poulain et ensuite il avisera (elle avisera?)

tita758

Le commissaire principal Josua Ramirez détestait cette situation. Se retrouver avec un étranger sur les bras et se faire retirer l'enquête au même moment c'était trop pour lui. Il patientait sur le tarmac du spatioport une cigarette en main. Son imperméable beige volait mollement derrière lui. Ses supérieurs lui avaient dit que le cas était trop compliqué, qu'il se faisait vieux, qu'il faudrait qu'il envisage de partir en retraite, que l'O-12 enverrait un super enquêteur spécialisé dans ce genre de situations spéciales. Du grand n'importe quoi d'après Ramirez. Pour lui c'était un coup politique. Le nouveau maire ne pouvait pas le voir et il l'avait fait saquer, c'était clair. Ramirez levait les yeux vers le ciel gris pale. Il pensa que même la météo était contre lui.
La navette de l'envoyé plénipotentiaire faisait un grand cercle dans les airs pour ralentir pendant qu'elle finalisait son approche. Dans quelques minutes, l'agent d'Aleph serait là. Ramirez lui avait fait préparer une voiture blindée et un chauffeur. Pas le genre trop luxueux non plus. Après tout, cet agent spécial venait lui piquer son boulot il ne fallait pas exagérer. On lui avait intimé l'ordre de participer aux opérations mais en restant toujours en arrière. Accessoirement, on lui avait demandé de coopérer mais de la fermer chaque fois que personne ne lui demanderait rien.  Son boulot à lui, pendant que l'autre bosserait pour de vrai, serait de préparer les boissons et porter les dossiers lourds. Après trente sept ans de carrière, il occupait un poste de stagiaire.
La navette toucha enfin le sol. Il écrasa la cigarette et fit un signe au chauffeur. Celui-ci sortit de la voiture et ouvrit la portière destinée à leur invité. Ramirez attendit que les moteurs de la navette soient éteints avant de s'approcher. Il avait une bonne centaine de mètres à parcourir avant d'atteindre l'appareil. Une fine pluie a commencé à tomber alors qu'il avait parcouru la moitié du chemin. La porte de la navette s'ouvrit, la rampe de débarquement se détendit et deux silhouettes apparurent.
Les deux tacbots descendirent la rampe en émettant de petits bruits électroniques, comme s'ils communiquaient entre eux. Ramirez était presque arrivé à la navette, il mit une main dans la poche intérieure de son imperméable et en sortit sa carte de commissaire. Les tacbots se tournèrent vers lui, leurs armes se faisaient menaçantes. Il leur présenta sa carte et les robots dirent un truc en chinois avec leur voix bizarre et synthétique. Deux autres silhouettes apparurent en haut de la rampe.
Ramirez n'en croyait pas vraiment ses yeux, l'envoyé spécial d'Aleph était un Yujing. L'agent d'Aleph souriait en descendant la rampe, son troisième tacbot le suivait comme un petit chien. Il s'est promis de préparer un rapport sur les risques encourus à faire venir un Yujing dans une base militaire secrète. Ramirez tendit la main pour saluer, l'asiatique s'arrêta à quelques pas devant lui et s'inclina à la manière chinoise « Bonjour commissaire ». Sa voix rassura Ramirez, il parlait anglais sans accent. C'est pas parce qu'un type a l'air d'un Yujing qu'il en est forcément un.
« Je suis le commissaire Josua Ramirez, c'est moi qui étais chargé de l'enquête qui vous intéresse. Je suis chargé de vous servir de guide et de vous transmettre toutes les informations qui peuvent vous servir.
_ Grand merci cher commissaire. Je suis Di Renjie, fonctionnaire d'Aleph avec rang d'envoyé spécial plénipotentiaire. Je suis ravi de vous rencontrer. »
Les politesses ont duré quelques courts instants. La pluie se faisait plus intense. Ramirez s'excusa pour le climat un peu hostile de Paradisio. Les deux hommes et les trois robots s'approchèrent de la voiture blindée.

Pitaine

Faire venir un mec d'aleph, c'est une faille de sécuritée en soi ^^

Bon la derniere phrase me rassure, c'est ramirez qui as des préjugé à la con. Doit quand même y'avoir pas mal de pannoc asiat...
Pirate un jour, Pirate Toujours!

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tita758

La suite demain, j'ai retrouvé ma clé usb mais j'ai quelques corrections à faire vite fait avant de poster

tita758

Pendant le trajet d'une vingtaine de minutes entre le spatioport et le lieu du crime, Di est resté silencieux. Il regardait par la vitre teintée le décor de cette planète étrange. Il avait grandi en Chine à l'époque impériale. A l'époque, voler était impossible pour les humains et coloniser d'autres planètes complètement hors de propos. Le plus choquant dans cette époque était que le Fils du Ciel n'était pas la plus haute autorité humaine. Aleph était là et contrôlait beaucoup de choses. L'Empereur de Yujing était une sorte de juge suprême et rien d'autre. Sous ses yeux, Di voyait défiler les rues de la banlieue de Runenberg. Une cité sordide, grise, sans imagination. Quelques bâtiments étaient à proprement parler extraordinaires, mais la plupart n'étaient que des blocs d'habitation fonctionnels typique de ces systèmes oppressants qui ne laissent aucune place à l'humanité des habitants.
Ramirez n'osa pas prendre la parole pendant tout le trajet. Les deux hommes étaient côte à côte, Ramirez fumait et Di réfléchissait. A un moment, Ramirez voulut prendre la parole, il se tourna vers son hôte, ouvrit la bouche mais vit que celui-ci avait les larmes aux yeux. Ramirez se tut jusqu'à leur destination. Une fourgonnette blindée avait rejoint la voiture officielle à la sortie du spatioport et transportait les trois tacbots de Di, celle-ci les suivait de près. L'escorte était composée de deux monocycles de la police à l'avant et d'une voiture banalisée qui suivait le convoi.
Le groupe de véhicules arriva en vue d'une zone sous surveillance. Il y avait des caméras partout, des barbelés sur les murs, des postes de garde et des miradors. Les gardes étaient armés d'étourdisseurs et de lance-adhésifs. Ramirez osa enfin parler « C'est ici que ça s'est passé. Vladimir Osterman a été retrouvé mort dans un bunker de cette installation.
_ Où sommes nous précisemment?
_ Dans les locaux d'un laboratoire privé sous contrat avec la Panocéannia et les universités de Paradisio. Osterman travaillait directement pour l'université. C'est inscrit dans son dossier.
_ Je pensais à autre chose, merci. »
Di fut soulagé quand la voiture s'arrêta définitivement. Une bande jaune et noire déployée autour d'un petit bâtiment de béton gris signalait une zone d'opérations de police interdite aux étrangers. Un policier était en faction devant l'unique porte du bunker. Di descendit de la voiture blindée et fit le tour du bunker. Aucune ouverture autre que la porte blindée de l'entrée, un seul étage, l'installation est intacte. Quand il revint devant la porte, les tacbots et Ramirez étaient devant le policier en faction. Di s'approcha : « On peut entrer?
_ Certainement, répondit Ramirez. Le corps est toujours à l'intérieur. Nous avons utilisé une balise à condensation pour conserver l'installation à moins dix huit degrés en permanence. Ça permet de conserver le corps en état pour les investigations et ça nous assure que personne n'osera entrer.
_ Le corps est encore là? Comment avez vous autopsié le corps? Le rapport n'est pas un faux au moins?
_ Une autopsie primaire seulement. Le légiste est venu avec son matériel au cours de la première visite. Il a analysé le corps avec ses appareils. Ça a duré deux heures environ. Il avait l'air sûr de lui. Si je me souviens bien, il s'agissait d'un...
_ Empoisonnement au curare. Un coup vif porté par une lame très fine et assez longue au dos de la victime. La mort est arrivée par suffocation après quelques minutes seulement. Mort il y a déjà quatre jours à neuf heures douze du matin. J'ai lu le rapport merci. »
Cette réponse rappela son rôle réel à Ramirez. Ce chinois avait une mémoire d'éléphant, il avait cité le rapport au mot près. Il était probablement plus compétent qu'il n'en avait l'air. Le policier de faction ouvrit la porte.
Ramirez prévint : « Il fait très froid dans la pièce. Nous ne coupons pas la balise pendant l'intervention c'est plus sûr. J'espère que votre combinaison est chauffante, moi j'ai des gants.
_ Ne vous inquiétez pas pour moi. » Di se tourna vers ses tacbots et dit en chinois : « Tigre, Dragon, vous restez dehors. Tortue, vous venez avec moi, au cas où. ». Les deux hommes et un des tacbots entrèrent dans la pièce gelée.
Une couche de givre très fine faisait luire les quelques meubles de la pièce. Le corps de Vladimir Osterman avait été laissé en l'état par les policiers lors de leur enquête. Di frissona, autant à cause du froid qu'à cause du corps étalé devant lui. La pièce était peu meublée, une simple armoire qui servait de casier à vêtements, un bureau qui occupait toute une longueur de mur et dessus un ordinateur de grande taille, en veille.
Le dossier transmis à Di signalait que les poches de la victime ne contenaient rien de surprenant. Une version papier de ses papiers d'identité, ses clefs, une carte de crédit à son nom. Dans l'armoire il y avait un pardessus dans lequel il n'y avait que la carte d'accès à ce bunker. L'armoire contenait quelques vêtements propres et un petit lit d'appoint avec des draps et un oreiller. Apparemment Osterman ne rentrait pas chez lui tous les soirs. Des dossiers, des livres, des brochures étaient étalées dans un désordre apparent sur le bureau.
Le corps était avachi sur sa chaise, celle-ci était tournée vers l'entrée du bunker. Les yeux de la victime étaient révulsés et sa bouche grande ouverte. D'après l'autopsie, les bleus sur les avant-bras viennent d'un réflexe très simple de la victime : la victime aurait levé les mains vers son cou pendant qu'elle suffoquait et à l'instant où elle mourrait, les bras sont retombés sur les accoudoirs de la chaise un peu rapidement, provoquant les hématomes. La trace de l'arme utilisée était bien visible à la base du cou. L'arme mortelle ne devait pas mesurer plus d'un centimètre de large et une dizaine de long d'après le rapport. L'écoulement de sang à partir de cette blessure a accéléré le processus de suffocation. La victime est morte en cinq minutes maximum. Di remarqua avec dégoût que le sang qui avait coulé de la plaie avait séché puis avait gelé à cause du condensateur. Le corps n'était pas vraiment présentable.
« Vous pourrez retirer le corps. Complètez l'autopsie et envoyez-le à la morgue pour suivre vos procédures post-mortem habituelles. »

kenjaki

Comme d'hab, tu nous tient en haleine dans un style totalement innovent : après l'action à gogo avec la vie mouvementé d'Hassan, nous voici sur une enquète avec un rythme à la poirot (degustation de vin etc..)
Félicitation !

tita758

Je viens de me dire que je pourrais mélanger les deux, une équipe spéciale d'investigation.

Quoique, vu le taux de pertes parmi les alliés d'Hassan, je connais un juge qui ferait pas long feu :)

tita758

« D'après le rapport que vous m'avez remis, la victime est arrivée au bunker il y a quatre jours à neuf heures cinq, sa carte d'identification le confirme, est entrée dans son bunker, a ôté son pardessus, s'est installée sur sa chaise, a allumé son ordinateur et a été poignardée à neuf heures douze, c'est bien ça?
_ Oui monsieur Di.
_ Comment la porte du bunker a-t-elle été ouverte pour la découverte du corps?
_ Le responsable de secteur dispose d'une carte multipass, il a voulu savoir comment allait Osterman, personne ne l'avait vu depuis une journée, pas même pour les repas. Il a découvert le corps et nous a contacté immédiatement.
_ Il y a plusieurs multipass?
_ Un seul pour chaque secteur. Ici, c'est le directeur de la section recherches qui le garde. Le professeur Osmund Werb.
_ ça fait de lui un suspect, vous l'avez interrogé?
_ Oui, il avait passé la journée du meurtre en réunions diverses. Il est venu le lendemain et a été très coopératif.
_ Il n'avait pas égaré le multipass pendant cette journée?
_ Non, il l'a utilisé pour accéder aux diverses salles de réunions. Son alibi tient la route.
_ Le meurtrier était donc dans le bunker avant qu'Osterman n'arrive et était resté caché jusqu'au coup fatal.
_ Est-il probable que le meurtrier soit resté invisible? »
Di se tourna vers Ramirez, les yeux écarquillés. Il toucha son comlog à plusieurs reprises, en silence. Ramirez voyait que des sinogrammes s'affichaient après chaque série de frappes sur l'écran que Di consultait.
« Invisible?
_ C'est possible. La plupart des forces armées disposent aujourd'hui de technologies de pointe qui permettent de camoufler entièrement un être vivant ou une installation. Certains appareils, du type spectromètre permettent de repérer les signes de vie mais l'invisibilité tactique existe bien et l'hypothèse est valable.
_ Intrachargez moi toutes les données possibles sur cette technologie. Ainsi que les données sur tous les appareils de détection existants. En urgence.
_ C'est déjà en cours. Fin de l'entretien. »
Di consultait le dossier sur la technologie d'invisibilité pendant qu'il faisait un nouveau tour de la pièce.
« Deux hypothèses donc : le meurtrier, invisible ou non, était là avant Osterman et l'a attendu, ou, il est entré en même temps que lui.
_ Le registre du bunker signale que seul Osterman est entré dans le bunker depuis plus d'un mois.
_ La porte se referme rapidement?
_ un peu moins d'une minute, elle est assez lourde, il y a un dispositif de sécurité pour éviter que quelqu'un ne s'y coince.
_ le dispositif n'a pas été utilisé?
_ Non monsieur.
_ Le meurtrier est donc entré en même temps qu'Osterman. Vous avez utilisé le spectromètre dès la première visite?
_ Oui, c'était plus prudent. C'est devenu une procédure standard sur Paridisio, les aliens ont de nombreuses troupes capables d'invisibilité. Le spectromètre n'a rien détecté d'invisible.
_ Quel modèle de spectromètre?
_ Le matériel de police standard de la Panocéannie. Je ne connais pas ses caractéristiques techniques.
_ Contactez l'O-12 et exigez de ma part un détecteur tactique O245. Priorité absolue.
_ J'y vais » Ramirez sortit du bunker.
Di réfléchit à haute voix en regardant le corps. Sa voix était calme, il parlait en chinois pour s'assurer de rester incompris des témoins. Il activa son comlog au cas où il ait besoin de contacter Aleph. « Le meurtrier est entré dans la pièce entre neuf heures cinq et neuf heures six. Il faut moins d'une minute à quelqu'un pour traverser une simple porte. Il s'est laissé enfermer avec la victime qui ne l'a pas remarqué, vu qu'il était invisible, ou qui le connaissait. Auquel cas, sa présence n'était pas gênante. Le registre n'aurait pas enregistré deux personnes qui seraient entrées en même temps. Cependant, si la victime connaissait le meurtrier, il y a de fortes chances qu'elle nous ait laissé un indice ou un nom, or il n'y a aucune trace. Rien sur l'ordinateur, rien sur le bureau, aucune note nulle part. Soit la victime ne connaissait pas l'agresseur – impossible car il n'aurait eu aucune raison de le laisser entrer avec lui, soit l'hypothèse de l'invisibilité est correcte. De toutes façons, il n'y a aucune endroit où se dissimuler dans cette pièce, la police aurait repéré aisément un homme en vie dans ce lieu. »
Ramirez revint. Tortue lui bloqua le passage. Ramirez montra sa carte de commissaire, mais le tacbot refusait de bouger d'un centimètre. Di se retourna en entendant le commissaire : « Tortue, vas dans un coin et désactive toi, pas la peine de faire du zèle. Entrez commissaire.
_ Nous aurons l'appareil dans une heure environ. Un fonctionnaire Deva viendra l'apporter en urgence, ils ont un centre opérationnel pas loin dans Runenberg. J'ai donné des instructions pour qu'on le laisser entrer. » Le tacbot s'était décalé pendant qu'ils disaient cela. Il était maintenant proche de l'armoire, inerte, en veille.
Di demanda « Vous avez essayé l'ordinateur?
_ Il est opérationnel mais un mot de passe protège le contenu. Impossible de découvrir celui-ci. On a essayé de vérifier les empreintes mais toutes les touches sont utilisées régulièrement, nous n'avons rien décelé.
_ Je vais essayer. Aleph, cet appareil est connecté?
_ Oui, vous pouvez opérer. »
Di activa son système de piratage. Il avait beau se concentrer, il ne trouvait rien. Il essaya toute une galerie de systèmes de détournement, de programmes de copie et de logiciels de perçage de sécurité mais rien n'y faisait. Le mot de passe restait inconnu.
« Rien pour moi non plus. Le cryptage est parfait. Vous ferez transporter cet ordinateur à votre bureau, peut être qu'en s'y mettant à plusieurs nous aurons une chance. S'il le faut, je demanderais des spécialistes à Aleph qui sont mieux préparés que moi. Il fait trop froid ici, allons attendre le fonctionnaire Deva dehors. Je vous offre un thé? »

Pitaine

Heu...

Alors, je comprend pas... Ou Di connais le camo thermo optique et ses contre mesures ou il ne connais ni l'une ni l'autre. Connaitre le spectro et pas le camo, c'est zarb...

Sinon, L'assassin spéculaire, dans le Bunker avec le monofilament.

Et l'assassin est actuellement à moins d'un mêtre de Di.

Dit moi en MP si j'ai juste. ^^
Pirate un jour, Pirate Toujours!

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jabberwock

bin le spectro etait cité dans le dossier "debusquer un camo en 3 lecons", et taité dans "le TO pour les nuls" r)

tita758

la description n'est peut être pas terrible, je la reverrais

au début de la scène, Di ne connait rien à tout ça, il demande le dossier à Aleph qui lui envoie toutes les infos
il tourne en rond en étudiant les dossiers et comme c'est un être particulièrement brillant et efficace, il sait comment s'en sortir face à des infos nouvelles

Comme Keanu Reeves le dit dans Matrix :"Now I know Kung-fu"...

tita758

Un policier avait amené un thé assez quelconque à son supérieur et à l'agent spécial.  Il n'a pas osé les interrompre dans leur silence. La pluie avait cessé mais les nuages restaient gris. L'agent d'Aleph prit la tasse avec avidité en souriant au policier et goûta le breuvage. Le temps ne lui plaisait pas, il pensait au dernier thé dont il pouvait se souvenir, peu avant sa mort, lors d'une visite chez un gouverneur de l'ouest avec sa garde et ses enfants. Ils avaient visité les rizières. Sans savoir pourquoi, Di se rappela qu'il avait détesté toute sa vie l'odeur des rizières et pourtant, en ce moment, elle lui manquait. Ramirez prit la tasse mais n'y toucha pas. Di vérifia l'écran de son comlog pendant qu'il dégustait son thé. L'agent Deva finit par arriver avec le spectromètre et le remit au commissaire. Di termina rapidement sa tasse et déposa le récipient vide devant l'entrée du bunker, à côté de la tasse toujours fumante du commissaire.
Ramirez entra le premier dans le bunker, se plaça au centre de la pièce et activa le spectromètre. Il brancha le câble de l'appareil directement sur le comlog de Di afin que celui-ci puisse voir directement sur son écran les images relevées par le dispositif électronique. Le commissaire balaya l'intégralité de la pièce avec l'appareil, s'attardant en particulier sur le corps de la victime : « Il n'y a personne, comme je vous l'avais dit. Cette nouvelle analyse est superflue.
_ Vous ne remarquez vraiment rien?
_ Rien non. À part le mort, il n'y a que vous et moi dans la pièce, on peut s'en rendre compte en levant les yeux.
_ Pas tout à fait. Regardez bien, utilisez l'appareil vers mon tacbot, il est bien visible mais n'apparaît pas sur l'écran. Il est désactivé et devient invisible pour le scanner.
_ C'est normal. Il est désactivé, il n'apparaît pas, comme tous les appareils, ça évite les retours d'information indésirables.
_ Réfléchissez un peu plus. » Di prit l'appareil des mains du commissaire et modifia légèrement les réglages. Il pouvait maintenant observer l'humidité dans la pièce. L'écran était presque entièrement bleu clair, à part quelques endroits que la balise à condensation ne pouvait pas atteindre correctement et une tache plus sèche de la taille d'un homme assez grand, contre le mur juste à côté de la porte blindée. Di pointa cet endroit du doigt et rendit l'appareil au policier. « Vous n'avez toujours pas compris? C'est pourtant simple. Les spectromètres que nous utilisons détectent les appareils en fonctionnement et les formes de vie, donc ils ne repèrent pas un droide désactivé. Jusqu'ici vous me suivez. Si on part de l'idée que l'assassin utilisait un système de camouflage thermo-optique, le spectromètre l'aurait repéré car il aurait distingué la forme de vie. Sauf dan un seul cas, celui que nous concerne : l'assassin était un droide doté d'un système de dissimulation, droide qui s'est désactivé pendant que vous analysiez les lieux. » Le commissaire hochait la tête en écoutant Di parler. L'explication était logique. Di s'avança près de la porte du bunker, longea le mur jusqu'au bureau en touchant le mur de sa main gauche sur toute sa longueur puis pointa l'endroit d'où il était parti du doigt : « Je peux même vous dire, commissaire, que le robot que nous cherchons était ici pendant vos recherches. On distingue très bien que le mur est moins humide juste derrière l'endroit où le tueur se tenait, preuve que le condensateur n'a pas complètement pu atteindre cette zone, provoquant un manque d'humidité visible sur cette image. »
Le commissaire reprit l'appareil, le raisonnement de l'agent d'Aleph était sans faille,mais il voulait quelques éclaircissements : « Il était encore là quand nous analysions la scène et il est partit ensuite?
_ Exactement. Il est parti pendant une de vos visites suivantes. Peut être qu'il est même parti aujourd'hui seulement après être resté enfermé quatre jours. La seule chose certaine est qu'il n'est plus ici, puisque je n'ai touché que le mur quand je me suis avancé. Pour en être certain, en étudiant un peu l'humidité de la pièce on voit bien que le condensateur agit de façon uniforme dans la pièce, il n'y a plus personne d'autre que vous, moi, le corps et mon tacbot. »
Di se dirigea vers son garde du corps et appuya sur plusieurs touches de son comlog, le droide émit une légère série de bips difficilement audibles et sortit de son mode de veille. « Commissaire, voulez-vous bien m'emmener chez la victime? Nous trouverons peut être des indices sur le meurtrier. N'oubliez pas de faire emmener l'ordinateur et d'enlever le corps. »