(Récit) Bienvenue en terre inconnue

[tita758]

A la troisième, j'ai commis une erreur, je n'ai pas vu la bouée. Le système était protégé contre les intrusions au niveau de cette barrière et réveillait automatiquement le hacker à proximité. Je l'ai vu arriver de loin. Il a plongé dans l'océan de données à ma recherche, prêt à saturer mes défenses et à me faire sauter le cerveau. Je savais comment me défendre contre ce genre d'attaques, mais ça n'allait pas être facile, le mec d'en face était manifestement prêt à donner sa vie pour sauver son répétiteur.
Il fallait que je me débarrasse de ce parasite en urgence. Pendant une demi seconde, j'ai eu l'impression qu'il relâchait un peu son attaque, probablement pour localiser mon emplacement. Je sentais que je transpirais pendant qu'il déterminait mes coordonnées réelles. A un moment, j'ai eu l'impression qu'il m'encerclait, il était partout autour de moi, prêt à me saigner à blanc. J'ai essayé de feinter, de lancer des paquets de données de tous les côtés pour le surprendre, j'ai tenté une série de défenses antiparasites. Il m'encerclait toujours et semblait sûr de lui.
Tellement sûr, qu'il a pris une seconde, peut être moins, pour effleurer la surface de l'océan des données et probablement alerter ses camarades.
J'ai entendu crier malgré mon immersion dans l'infosphère. Le hacker adverse avait l'esprit ailleurs, ça m'a suffit. J'ai porté un coup, un dernier, sur le répétiteur. C'était une sorte de coup de la dernière chance. Avec du temps, j'aurai brisé les sécurités une à une pour prendre le contrôle de l'appareil puis saturer sa mémoire et le faire surchauffer. C'est ce que j'appelle la technique des vagues successives. Là, j'ai opté pour le tsunami, une seule attaque beaucoup moins précise qui devait faire surchauffer le serveur et paralyser définitivement le système.
La hacker adverse revenait à la charge avant que je ne voie les résultats de mon attaque. J'ai sorti la tête de l'infosphère pour revenir au monde réel. J'étais localisé. Je devais faire vite.
J'ai ré-enclenché mon dispositif d'invisibilité puis ai couru vers la sortie que j'avais repéré. J'entendais déjà les voix des sentinelles « Cherchez / trouvez, intrus / ennemi / source étrange,  allusion sexuelle, rapidement *». Je n'ai pas pris le temps d'essayer de comprendre, j'ai foncé vers le couvert que m'offraient les immeubles de l'autre côté de la rue.
J'ai aperçu du coin de l'oeil la lumière d'une lampe torche qui balayait l'avenue sur laquelle je me trouvais. En théorie mon camouflage me protégeait d'une simple lampe, mais un oeil averti pouvait me repérer en remarquant une anomalie quelconque. J'ai ralenti pour me déplacer prudemment. Je voyais les soldats entrer dans les ruines où je me trouvais quelques secondes plus tôt. « Ce lieu / ici, cherchez / trouvez, vite, groupe / meute / bande, congénitaux / animaux stupides* ».
J'ai continué à m'enfuir, plus loin, plus au nord, là où j'avais une chance d'échapper à la meute.
Autant dire que j'ai eu du mal à dormir ce jour là.

* Les traductions que peut donner un persoc m'ont toujours laissé de marbre. Il semble que les mots, même en essayant de les lier entre eux intelligemment, n'aient toujours aucun sens. Ces gens parlent-ils vraiment comme ça ou mon logiciel était-il loin d'être à jour?


J'avais passé la journée à guetter. Le moindre bruit me faisait sursauter. J'étais persuadé de voir des soldats partout, prêts à me sauter dessus et à m'éliminer. Je ne dormais pas, changeais de place toutes les heures. J'ai vérifié une douzaine de fois si j'arrivais à repérer des persocs ou des drones ennemis. J'espérai que l'assaut de nos forces commencerait plus tôt que prévu. J'avais tort. J'ai passé la dernière demi heure avant l'assaut à trouver une bonne position d'attaque. J'ai reçu quelques dernières instructions et je devais attendre le signal du début des combats.

D'où je me trouvais, j'avais une vue sur l'entrée du bâtiment adverse et sur les ruines où je me trouvais la veille. Les soldats ennemis s'agitaient, ils faisaient des allers retours réguliers vers le bâtiment, très agités.
Puis il y a eu une explosion. Plus loin, près des ruines sur ma droite. Un tir de roquette ou quelque chose dans le genre. C'était le signal.
Les pannocéaniens ont tous pris des positions défensives, sauf un. L'armure lourde que j'avais repérée. Mes senseurs ont viré au rouge dès que je l'ai aperçu sur le pas de la porte. Je crois qu'ils le nomment « Aquila ». On lui donne le nom de code «Rapace» parmi nos forces. J'ai eu peur une nouvelle fois. Il tournait la tête lentement de gauche à droite, pointant son arme dans la même direction. J'ai compris ce qu'il faisait.

Il paraît qu'ils ont un système de visée améliorée qui permet de véritablement voir l'invisible. Mon dispositif de camouflage ne me protégerait pas s'il jetait un oeil dans ma direction. J'épaulais mon arme et déployais ma dernière mine à côté de moi, au cas où.
L'Aquila tourna la tête dans ma direction. J'ai craqué, j'ai voulu tirer mais je ne sentais déjà plus mes doigts sur la gâchette de mon arme. Il a tiré, je l'ai entendu clairement : « Ordre, mourir / être vaincu, maintenant, champignon / microbe ».
Je ne sais toujours pas combien de balles m'ont touché à ce moment là. J'ai seulement ressenti la douleur. J'étais paralysé, je ne contrôlais plus du tout mon corps. Mes genoux ne me maintenaient plus debout, j'étais en train de m'effondrer.
J'ai eu le temps d'apercevoir les renforts qui arrivaient. Puis un des soldats ennemis qui a soudainement modifié son apparence et s'est jeté, couteau en avant sur l'Aquila et l'a égorgé proprement. Un des fusiliers ennemis abattait l'assassin dans le dos alors que je m'écroulais sur le ventre, incapable de voir ce qui se passait dans la rue.

J'ai été sauvé sans vraiment comprendre ce qui s'est passé cette nuit là. Nos forces ont envahi la cité. J'étais inconscient pendant toute l'opération, victime malchanceuse d'un adversaire conçu pour m'éliminer. J'ai eu l'impression de connaître l'enfer pendant ces heures.
J'ai été tiré de ce mini coma quand mon kit de soin a eu terminé ses procédures de contrôle. J'ai pu me relever et voir que l'assaut avait été une réussite. Aux cadavres humains entre autres.
J'ai rejoint nos lignes. Loin derrière.

Extraits de « Pour le Continuum, mille guerres sur mille mondes » par H. Orla, anciennement membre du corps d'incursion profonde.

[nikopano]

Bouh! C'est déjà finit ! Je pensais que notre héros était un nomade mais en fait il serait donc un haqqislam, j'avais écarté l'hypothèse de l'haqqislam en ne le voyant pas prier.

[tita758]

Bouh! C'est déjà finit ! Je pensais que notre héros était un nomade mais en fait il serait donc un haqqislam, j'avais écarté l'hypothèse de l'haqqislam en ne le voyant pas prier.

désolé ce n'est pas un Hassassin...

[nikopano]

Serait ce un tuareg hacker?

[tita758]

Il n'est même pas de Bourak

il y a une autre force avec des TO hackers, des supplantés et surtout un automédikit intégré

[nikopano]

Un malignos :-o? Moi qui le pensait humain.

[jabberwock]

Coooooool :-)

[tita758]

J'espère que ce petit texte vous a plu
merci aux lecteurs

[Faitek]

Je l'ai suivi pas à pas

[Cedwfox]

Merci Tita !

[darkdoji]

toujours aussi bon