(récit) Caporal Gerry Abraham Mc Neil

[K@w@l]

« Mon Général ?
- Jaggi, que voulez-vous ?
- Le Capitaine Kendrick pour vous : c'est urgent.
- Kendrick, même en tournée des popotes, il n'est pas fichu de me laisser tranquille. Cette planète porte décidément mal son nom... Je le prends sur la ligne sécurisé du bunker.
- C'est déjà le cas, Mon Général.
- Vous apprenez vite, Jaggi... »

Le Général se leva. Les soldats dans la salle des tactiques en firent autant et saluèrent leur gradé. Celui-ci leur rendit leur salut, serra quelques mains et suivit son aide de camp, le Capitaine Jaggi.

                                                                               --

Le Général Terence «Hill» Washington se félicitait d'avoir recruter Jaggi comme nouvel aide de camp. D'origine hindou, Linus Jaggi était sorti major de sa promotion de l'Académie Militaire d'Aquila deux mois plutôt. Recrutement «non-académique». Critiques, justifications, à ses supérieurs, au contre-espionnage, au renseignement... Oui, un choix pleinement assumé. Un aide de camp qui n'avait pas connu le feu. Sur le théâtre d'opération le plus chaud de la sphère humaine. Aujourd'hui. Et pour quelques années encore... Trop jeune, pas aguerri. Non fiable... Ca c'était les renseignements et le contre-ex... Ils n'avaient pu le tester...

Dans les couloirs du bunker, le Général saluait vaguement d'un hochement de tête, visage fermé, comme à son habitude, perdu, semblait-il dans le tracas de sa mission, de ses responsabilités. Pourtant il jubilait intérieurement, suivant la silhouette de coureur de fond du jeune capitaine. Le bon choix. Il avait fait le bon choix. Entre le départ de Kendrick et l'arrivée de Jaggi, deux autres aides de camp avaient fait une courte apparition. Mais ils revenaient du feu. Blessés dans leur chair, ils en étaient revenu trop tôt. Encore sur le qui-vive. Ils n'avaient pas l'enthousiasme du jeune capitaine, ni sa patience lors des réunions et la «paperasse» les emmerdaient. Après ces deux semi-fiascos, le Général avait pris les choses en mains. Finalement, se dit-il, c'est un sacré coup de veine que Kendrick se soit décidée à enfanter.

L'enfantement, c'était la seule concession que faisait le Général à la nature de ces soldats. Tous logés à la même enseigne. Sauf quand la «nature» s'en mêlait. A regrets, Washington avait dû trouver un poste plus tranquille à son ancien aide de camp. Mais Kendrick était toujours ce fidèle compagnon qui le servait depuis deux ans. Toujours cette efficacité remarquable. Et à ce nouveau poste de responsable administratif du bureau du commandement opérationnel, redoutable. Cette équipe lui était précieuse.

« Kendrick ?
- Mon Général. Ce sont les Tohaa. Ils ont récupéré un de nos hommes ; ils veulent nous le remettre.
- Quand ? Quand veulent-ils nous le rendre ?
- Aujourd'hui. Ils veulent nous le remettre aujourd'hui. Ils semblent pressés. L'homme est blessé, ils doutent qu'il survive
- Quand et où l'ont-ils trouvé ?
- Les circonstances ne sont pas encore éclaircies. Le soldat n'avait plus de plaque d'identification...
- Je suis septique...Nos nouveaux petits copains ramassent nos blessés et ne peuvent les soigner ?
- Oui, Mon Général. C'est comme ça qu'ils présentent la chose. Ils nous ont aussi soumis un point de rendez-vous. »

[K@w@l]

Kendrick lui détaillait la prise de contact. L'intérêt du Général croissait à mesure qu'il assimilait les informations. Il était seul avec le Capitaine Jaggi dans la pièce. Par signe il avait demandé à ce qu'ils soient seuls. Il griffonnait sur du papier des instructions. Oui, du papier ! Depuis que sa fille lui avait piraté sous ces yeux son com-log sécurisé, il était revenu quand il le pouvait à des méthodes de communications ancestrales... pour les données qu'il jugeait les plus importantes. Il soumit sa note au jeune soldat. Qui acquiesça. Et lui répondit par langage des signes. Oui, quelque soit l'issue de ce conflit, il s'était bien entouré...

« Kendrick, gagnez du temps. Dites que vous ne savez pas où je me trouve à cause d'un déplacement en zone "sensible". Allez voir directement le Général Vainikolo, tenez-le succinctement au courant, dites-lui que le temps presse, et obtenez le déploiement de deux unités ops-spé. Déploiement discret du début à la fin de l'opération et l'opération commence maintenant. Autre chose, O-12 a-t-il ébruité la présence de nouveaux aliens ?
-Non, Mon Général. C'est toujours le black-out sur cette info.
- Ok. Désormais vous êtes le relais direct des Tohaa. Dites à la sécurité de mettre au secret toutes les autres personnes ayant eu vent de ce contact. Interdisez leur les com-log. Entendu ?
- Ce sera fait Mon Général.
- Kendrick, dernière chose. Mettez-moi en contact avec notre "cher" partenaire de Bourak. Directement avec lui. »

[K@w@l]

Le Général Washington raccrocha.
« Jaggi, faites rappliquer le Sergent Brown et le sergent Pardeshi. Dites-lui plan B...
- Plan B mon Général ?
- Oui, B comme Brown... Le temps presse... Allez, allez ! »

Seul, il se revit soudain chez lui. Loin, de cette guerre. De ces aliens. L'Armée Combinée et maintenant les Tohaa. De ses responsabilités. De cette tension. Permanente. Dans son salon. Bien que ce ne fut plus le sien légalement.

Lorsque son affection en tant que Général chef du commandement opérationnel des forces armées panocéaniennes sur Paradisio lui fut soumise, il demanda deux jours de réflexion. L'enjeu était de taille. La place lui était échu car les décideurs, politiques, lobbyistes, militaires, n'arrivaient pas à se décider sur les autres noms. Un pis-aller. Un pantin sur un siège-éjectable...

Il prit le temps de la réflexion pour sa famille. Sa fille adulte... Autiste de haut-niveau. Sa femme. Son monde... Son monde à lui... Il lui restait un oncle, nomade. Quelques cousins. Trop éloignés. Pour protéger sa famille.

Le conciliabule eut lieu dans la salle de bains de la propriété familiale. Pièce centrale, de l'espace de survie qu'il avait dû faire construire lorsqu'il accéda au grade de Général. Mesure de sécurité. Il n'en sortit pas un mot. Des larmes. Le langage des signes était le lien de cette famille. Sa fille n'avait jamais voulu parler. Pas sourde. Pas de lien avec le monde extérieur. Un monde de silence. Son monde à elle. Il expliquait pourquoi il divorçait.

Le Capitaine Jaggi aussi connaissait le langage des signes. Sa soeur, sourde de naissance. Son père les avait élevés à la mort de leur mère. Linus dut s'occuper tôt de sa soeur. La vie à New-Delhia ne fut jamais aisé. Sa soeur ne put être appareillée que lorsque Jaggi pris son premier petit boulot. Pour payer ses études. Et pour sa soeur. Ils communiquaient toujours par signe. Habitude nostalgique du temps où ils formaient une famille...

                                                                               --


« Mon Général, le Sergent Brown, il... Vous le connaissez depuis combien de temps ?
- 5 années que je le supporte, dont deux comme chauffeur.
- C'est une vaste blague que vous me jouez-là, Mon Général... Cette histoire de sosie... Je croyais que ce n'était que dans les livres d'histoire... Une légende urbaine...
- Jaggi, si un jour, quelqu'un avait l'opportunité de vous interroger sur cette affaire, ce tour de passe-passe, je vous invite cordialement à en nier l'existence de la façon la plus véhémente, de jurer vos grand dieux que, jamais, vous n'avez vu, ni eu vent d'une telle supercherie et de conclure par un "quoique" sorti fort à propos. D'ailleurs, il vous faut vous aussi changer d'uniforme avec le sergent Pardeshi. Je vais avoir besoin du meilleur de vous sans tarder...
- Bien Comman...
- Alors Jaggi, vous vous renseignez sur une vieille amitié ?
- Sergent !... Mon Général... Votre voix ! Je suis bluffé !
- Et oui Jaggi, qui se douterai que ce piètre chauffeur à plus d'une corde à son arc... Sergent Brown !
- Oui, Mon Général !
- A partir de maintenant, jusqu'à demain 17h ici même, vous allez me représenter en tournée des popotes... Tâchez de préserver ma réputation et remontez-moi le moral des troupes !
- Très bien Mon Général. Ou devrais-je dire Sergent si je vous vois ici encore dans 5 minutes !
- Parfait, parfait Brown ! N'entachez pas ma réputation... J'ai toujours l'impression que vous prenez trop de plaisir à vous retrouver haut gradé... Maintenant, Jaggi, ne traînons pas, le temps nous est compté. Il faut que nous soyons au plus tôt au GQG. »

[K@w@l]

« Kendrick, comment va votre... votre...
- Ma future progéniture se porte bien Mon Général. Cet uniforme de sergent, vous va à ravir...
- Pas de flatterie avec moi. Quelles sont les avancées ?
- D'ici 15 minutes un mini-hôpital de campagne avec bloc chirurgical, labo d'analyses sera déployé à 5 minutes du point de rencontre, avec nos meilleurs spécialistes. Vu le temps imparti, il nous...
- Jaggi, n'oubliez pas de faire renforcer la garde à l'entrée de cette base... Même pas fichu de reconnaître leur Commandant...
- C'est en cours Mon Général. Renforcement, et inspection générale surprise à l'ordre du jour.
- Excusez-moi Kendrick, continuez...
- Un radiologue et un hématologue manque à l'appel. Cependant deux chevaliers hospitaliers spécialistes des interventions lourdes d'urgence arriveront avant l'heure H mais ils n'ont pas tout à fait les même compétences que les deux absents mais savent très bien s'adapter et leur expérience nous sera précieuse. J'ai obtenu de leur supérieur le silence pour 3 mois. Nous avons changé le point de rendez-vous initialement demandé par les Tohaa. Il se situe ici, à l'extrême limite d'une zone industrielle à moitié abandonnée. Un entrepôt a été sélectionné pour chaque partie. Celui de l'équipe chirurgical a été réquisitionné officieusement.
- Parfait, pas de trace piratable...
- Le poste médical est déjà discrètement surveillé par une de nos unités spéciales, une deuxième unité devrai se déployer pour renforcer le dispositif. Avec 2 sierra  proto mimétique en renforts. Il y a en aura 2 aussi en deuxième couverture sur le lieu de rendez-vous. Une de nos escouades protocolaire est déjà au point de rendez-vous avec une équipe Tohaa afin de régler le protocole... Il y a aussi sur le terrain deux escouades de sécurité... Les Commandants en seconds de chacune des parties ont été échangé en tant que garantie... Il y a déjà deux drones Stealth Mk IV au-dessus en patrouille excentrée. Vainikolo des Ops-Spé pensent qu'ils ont autant de troupes visibles que de camouflés. Il a préparé une team d'exfiltration renforcé.
- Le voilà prudent. Bonne nouvelle ! Et nos amis de Bourak ?
- Dans... 5 minutes un hélijet partira les récupérer. Les autorisations et les badges sont prêts.
- 5 minutes ? Jaggi, réquisitionnez Singh-Narang du protocole. Vous passerez pour son secrétaire. Écoutez et observez. Arrangez-vous avec Singh-Narang  pour que personne n'entende le son de votre voix. Prenez ce dont vous avez besoin et filez. J'accueillerai le délégation de Bourak à votre retour.
- Bien Mon Général. Capitaine Kendrick...
- Foncez Jaggi, pas le temps pour les courbettes... Allez Kendrick, reprenez...
- Nous avons retenu sur base le représentant de l'O-12 sans qu'il se doute de quoi que ce soit. Il croit avoir rendez-vous avec vous à votre demande...
- Kendrick, je vais vous regretter...
- Pas de flatterie Mon Général, je suis un officier marié...
- Ha ! Ha ! Kendrick... Nous le sommes tous : mariés... Vous et moi sommes mariés à l'armée... »

[Pitaine]

Lu. Je lirai la suite. J'ai envie de savoir ou tu veux en venir.

[K@w@l]

Lu. Je lirai la suite. J'ai envie de savoir ou tu veux en venir.

Chouette un lecteur  

Content que tu ais envie de lire la suite, Pitaine...

Suites à tes remarques, le texte se trouve en cours de modification quelques petits ajustements sont venus corriger mes imprécisions. Merci pour la critique constructive Pitaine 

[Volgogronz]

Tu as en tout cas 2 lecteur. 
La suite!

[KMO]

3 minimum je dirai 

[darkdoji]

pas eu le temps mais dès que possible un lecteur de plus!

[K@w@l]

Le Général Washington était en tenue d'apparat. Sa com-log à la main. Il se sentait serein. La douche, chaude puis froide, lui avait fait le plus grand bien. Le grand café chaud aussi... Il visualisait maintenant les photos du lieu de rendez-vous, les zones de retraites prévues en cas d'incidents. Il observait aussi ces futurs interlocuteurs... Sales gueules se dit-il. Ils ne sont pas cul et chemise avec l'AC, ça nous fait un point en commun...
Kendrick était dans le son bureau, centralisant les dernières infos. Les datas relayées par les coordinateurs des équipes déjà en place suivaient le schéma établi. Tout se déroulait, pour l'instant, comme prévu. Elle leva la tête. Par les vitres de son bureau, elle vit le Général qui arrivait, clinquant dans sa tenue de cérémonie, mais visiblement peu à l'aise avec son costume tout juste sorti de sa housse. Elle s'en amusait, tout en demandant la livraison de deux grands cafés via son com-log.

« Vous êtes fin prêt pour le bal des officiers, Mon Général !
- Kendrick... Je ne suis pas certain d'apprécier le moindre humour en ce moment !
- Même avec un grand café Mon Général ? - sur un signe de tête du capitaine, une ordonnance vint déposer deux cafés sur le bureau et ressortit en fermant la porte - Dommage que nous n'ayons le temps de philosopher sur les plus improbables moments où l'humour peut s'avérer nécessaire, mais vous seriez surpris sur la profondeur du sujet... Non, Mon Général, toujours pas d'info sur l'identité du soldat qui va nous être remis.
- Ils n'ont rien transmis ?
- Je vous transfert les derniers éléments Mon Général. Ils nous l'ont joué à l'ancienne... Photo sur support... Très mauvaise prise de vue, je pense que c'est volontaire... Le labo analyse le support et les encres afin de déterminer les technologies utilisées. Nous allons vendre des échantillons aux corpos afin d'acquérir du matériel ou recevoir des protos, comme d'habitude, mais ça n'ira pas loin. Nos techniciens et les leurs testent des protocoles pour l'échange de données. Ça progresse... Mais le premier retour des ingés insinue que leurs techs sont très curieux de nos technologies. Ils ont le sentiment que les Tohaa font traîner les process. Du coup, ils ont monté un réseau autonome "bac-à-sable" afin de sécuriser les échanges. Regardez, la photo, nous ne pouvons rien en tirer.
- Combien de M.I.A. ?
- 3 douzaines Mon Général, et retirant les trop anciens pour avoir survécu dans cette jungle...
- Et les statistiques de survie ?
- Elles sont dans le dossier sur votre Com, Mon Général. J'y ai adjoint les dossiers perso de tous les combattants manquants en rapport avec notre affaire. L'équipe médicale a toutes les infos nécessaire pour l'identifier.
- Kendrick, nos manquants survivent en moyenne 3 jours dans cette foutue jungle. Les plus costauds ou les plus malins parviennent à 5 jours, rarement 6.
- Mon Général, ces statistiques tiennent comptent aussi des cadavres que nous avons retrouvés et des évaluations des dates de décès lors que nous avons pu l'établir. Pas seulement des "survivants"...
- Oui, mais dès que nous aurons son nom, nous saurons approximativement depuis combien de temps ils l'ont récupéré et combien de temps ils l'ont observé...
- Il est fort probable qu'ils nous cachent des choses Mon Général. Ils se disent pressés de nous rendre le... "blessé" cependant ils ont ralenti autant que possible le process, comme pour gagner du temps. A chaque problème rencontré, leurs techs et leurs ingés ont mandé la venue d'un de leurs supérieurs et réunion et blablatage à n'en plus finir, c'est ce qui ressort de la plupart des rapports des diverses équipes qui sont intervenues pour le montage des installations.
- Cela nous a permis de gagner du temps Kendrick... A nos nouveaux amis aussi, c'est plus qu'exact... »

[K@w@l]

Le Général Washington, s'occupa une demi-douzaine de minutes des affaires courantes du quartier général. Puis avec une ordonnance, il se prépara à accueillir "ses invités" de Bourak.
Kendrick faisait le tour des affaires en cours. Son "pool" était à fond, à block, au taquet. Cet "échange", même si elle le dissimulait bien, la stressait. Elle ressentait la même appréhension que lors de cette énième embuscade qu'il lui avait valu cette vilaine blessure à la cuisse.

Jeune Lieutenant de l'Aquila, elle officiait dans les conflits commerciaux autour du Teseum. Ariadna. En pleine patrouille, la com leur avait indiqué un possible contact avec un groupe hostile. Son groupe avait alors progressé vers ce spot avec toute la prudence nécessaire. Oui, elle cernait bien cette sensation, à nouveau. Cet étrange pressentiment de quelque chose cloche, que ça va vous éclater en pleine g***le. Oui, ce truc qui tourne dans la tête que vous n'arrivait pas à distinguer, il était bien présent là, aujourd'hui comme par le passé.

Elle s'était levé d'un coup. En plein élan, la balle lui frappa la cuisse d'appui, à l'endroit où, la seconde d'avant elle situait son crâne. La surprise. La douleur. La chute. Les sifflements des balles. Sa réception lourde. Les éclats. Les cris. Le crachas des armes Pano. Allongée sur le dos, souffle coupé. Le ciel si calme là-haut. Blanc mâtiné de bleu. Elle se souvenait de tout. Comme au ralenti. Sa reptation vers un couvert. Le corps du hacker. Allongé. Etendu dans une de ces positions tant improbable qui fait que chacun sait qu'il n'y a plus aucun espoir. Elle savait, elle ressentait. Deux chasseurs sniper et un hmg, un moblot sans doute. P****n de méro ! Hacker out, elle savait qu'ils étaient désormais hors de portée de la base. Ne compter que sur eux même. Sous le feu croisé. Une autre escouade serait sûrement lancée en secours quand au point com il n'aura que silence...
Son esprit tactique reprit le-dessus. A couvert. Elle se força à rouler sur elle-même pour situer ses gars... Le vétéran du groupe, le Nisse sniper était à l'ouvrage. Un chasseur en avait pâti. La Hmg de l'Orco, bien que touché deux fois, chantait. A l'abri d'un de ses rares grands arbres persistant qui semait le paysage de leur silhouette verte foncée, il empêcherait tout progression sur ce flanc de la colline. L'infirmier lui prodiguait déjà les premiers soins. Et lui, comme si de rien n'était, officiait à la faucheuse. Le reste des fusiliers de sa team donnait le change bien réparti...
Une tête apparu, loin là-bas, elle se raidit. Ce casque à trois yeux façon mineur ! Sueurs ! Un briscard ! Sur son épaule, comme au ralenti, se révélait à mesure que l'ennemi se redraissait un redoudable... Un coup de feu claqua dans ses oreilles, le Nisse ! Par un réflexe incroyable, il avait surpris ce mouvement à la limite de son champ de vision. A voir le mouvement de la tête du soudard, le sniper avait fait mouche ! Pourtant, les patates partirent. Bien que le tube n'était plus correctement tenu. Les trajectoires panachées s'élevèrent comme des fusées longues portées. L'une semblait perdue.
L'autre filait droit sur la troupe pano. Trop haut pour les frapper. Le tronc de l'épineux se transforma en shrapnel à l'endroit de l'impact. Le haut du tronc descendit comme dans un rêve sur l'orco et l'infirmier. L'infirmier paya de sa vie la poussée qu'il fournit à son patient. L'Orco, surpris, avait lâché son engin de mort...
Déjà des cris, s'élevaient plus proche, la cavalcade, les explosions des fumi... Le jeune lieutenant réalisa soudain qu'elle n'avait plus son arme... Restait son arme de poing... Elle se laissa basculer en arrière, essayant de dégager son holster quand grondaient les cris de ralliement des siens. Elle ne parvenait pas toujours pas à s'approprier son arme. Les armes automatiques vomirent un torrent sonore qui emplit l'air de leurs vibrations, des éclats d'impacts, des premiers cris de douleurs.

A deux mains, elle vint enfin à bout du holster. De derrière le resineux abattu surgirent deux de ces chiens de l'enfer courant droit sur elle. Relevant le pistolet, elle tira, tira, tira. Comme engluée depuis le début de l'accrochage dans une sorte de mauvais rêve, il lui sembla voir voler une douille devant ces yeux pendant que des crocs sur 4 pattes arrivaient sur elle. La moitié de la tête du premier bestiau explosa mais le second courrai juste derrière g***le ouverte, babines retroussées, bave volant de chaque côté de sa face de démon, yeux de tueurs...

[K@w@l]

"Elle se souvenait qu'elle s'était vu mourir, déchiquetée... Sans doute, l'un de ses hommes avait-il abattu la bête... Elle s'était réveillée face à cette ***CENSURE*** immonde, puante, ensanglantée dont elle garderait le souvenir jusqu'à la fin de son voyage dans ce corps... Le silence des armes... Elle se souvenait de ces longues secondes... Le silence des armes l'avait presque plus effrayé que la bruyante furie du combat...
Pendant qu'elle se dégageait de dessous de la bête..."

Le comlog du Capitaine vibra, signalant un appel. Elle sortie de  sa rêverie aussitôt. Sa jambe la faisait souffrir de nouveau. Le Docteur Shankar essayait de la joindre. C'était un praticien qu'elle appréciait. Un homme fin et instruit. Musicien à ces heures. Elle appréciait chacune de ces visites.

"Docteur Shankar ?
- Oui, Capitaine Kendrick. Comment vous portez-vous ? Bien, je l'espère. N'oubliez pas de maintenir une bulle de calme autour de vous. L'enfant vous remerciera.
- Merci pour vos bons conseils, Docteur. Je soupçonne que vous n'appeler pas pour vous enquérir de ma santé...
- Détrompez-vous répond-il avec un grand sourire, votre santé et votre bien-être m'intéresse... Mais vous avez raison, j'ai une autre raison de vous déranger. Vous vous souvenez de cette mauvaise photographie que vous m'avez fournie ce jour ?"

[K@w@l]

L'hélijet atterrit sur la zone destinée aux passagers de haut rang. Tout avait été prévu pour accueillir rapidement les hôtes du Général dans le salon VIP. Le matériel fut transféré vers deux navettes plus discrètes sous l'oeil d'un Najjarun et de quatre officiers des services sanitaires et de leurs 2 assistants. Le capitaine Linus Jaggi n'avait pas reçu la liste des "invités" mais avait repéré assez facilement deux docteurs Ghulam, les deux autres n'arboraient que mes insignes sanitaires, pas celles de leur unité. .

Jaggi se faisait aussi discret que possible en aidant le Capitaine Singh-Narang dans ses tâches protocolaires. Il observait autant que possible le Général Rachid Din Sinan. Mais dans l'équipe médicale, il avait repéré assez rapidement deux odalisques sous des uniformes d'infirmières. Il se contentait donc de faire fonctionner ses oreilles car ses yeux le trahirait sûrement. De même, que l'aide de camp du général Haqqislamique semblait parfois gauche avec le protocole, il lui semblait que presque la moitié du personnel haqqislamique, en plus des quatre Fiday chargés de la sécurité du Général Din Sinan aurait donné leur vie pour leur supérieur. Des Hassassins sans nul doute.

De la même façon, les spécialistes et chirurgiens du groupe tâchaient de ne pas faire bande à part. Mais il n'y avait pas dans le groupe cette cohésion, cette mécanique bien huilé propre aux troupes confrontées aux mêmes situations périlleuses. Ces spécialistes là, étaient sûrement extrêmement doués dans leur domaine, mais devaient au mieux, ou au pire, opérer dans un hôpital de campagne. Rarement en zone de combat. Jaggi en jurerait.

Sans tarder, le transbordement du matériel fut accompli. Les deux navettes placées sont surveillance conjointes des haqqislams et de PanOciéaniens, les invités du Général furent conviés à une brève collation briefing dans le salon d'embarquement VIP.


To be continued...
La suite bientôt (si, si, j'y travaille)