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[récit] Jusqu'au dernier #1

Démarré par Bawon Samdi, 17 Août 2007 à 13:09:57

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Bawon Samdi

Voici ce qu'un 15 aout pluvieux et l'approche de la coupe du monde rugby me font faire:



JUSQU'AU DERNIER !

S'il avait pu éviter d'être touché par les tirs de plasma crachés par les drones aliens, il n'avait en revanche pu s'éloigner suffisement pour éviter l'onde électro-magnétique émise par ces boules de gazs hyper-chauds. Les conséquences pour son matériel, en particulier son fusil longue portée et son camouflage thermo-optique, ont été dévastatrices. Ses dispositifs de communication ayant été également anéantis, il ignorait tout de ce qu'il était advenu du reste de son unité après qu'il en ait été séparé par l'attaque alien. Abandonnant son matériel désormais inutile et armé d'un simple pistolet, Tamatoa devait à présent s'en remettre à ses seules compétences pour retraverser les lignes ennemies et revenir en zone panocéanienne. Et il y avait fort à parier que celle-ci s'éloignait de minutes en minutes au fur et à mesure de l'avancée inexorable de l'Armée Combinée.

Cela faisait à présent plus de deux heures qu'il cheminait dans la jungle hostile et luxuriante de Paradisio. La progession était lente mais Tamatoa était certain de ne rencontrer que peu de patrouilles ennemies dans ce secteur. Pour avancer plus vite et plus silencieusement, il s'était débarassé en chemin de l'essentiel de son blindage corporel. Ce n'était peut-être pas prudent, mais Tamatoa avait désespérement besoin de mobililté. Régulièrement, il s'arrétait pour reprendre son souffle et écouter les alentours. La provenance des explosions et leur fréquence l'informait sur les mouvements de troupes autour de lui. C'est à l'occasion d'une de ces pauses qu'il vit, à travers une trouée de l'épaisse canopée, trois points lumineux descendre du ciel, chacun laissant une trainée de feu derrière lui. A cause de la végétation il ne pu suivre toute leur descente mais quelques instants plus tard, les vibrations passant le sol lui apprirent que les trois Caskudas venaient de se "poser". Deux secondes plus tard, le bruit des déflagrations lui parvint, l'informant que le lieu d'impact devait se situer à environ 600 mêtres de sa position. Vu que ces ignobles cafard d'assaut aiment à surgir en plein dans les lignes humaines pour provoquer le plus de désordre, Tamatoa en déduisit qu'un contingent assez important de troupes panocéaniennes devait se trouver au même endroit. Il décidat alors d'accelerer le pas dans cette direction.

Est-ce à cause de la fatigue, de l'empressement ou de la deshydratation ? Toujours est-il que Tamatoa ne vit pas arriver les deux morats. Heureusement, ils n'anticipaient pas plus que lui cette rencontre. Passée la demi-seconde de stupeur d'être ainsi tombé nez à nez au détour d'un épais bosquet de plantes épineuses, l'humain réagit rapidement en pointant son pistolet lourd vers la salle face écailleuse et ceinturée de poils blancs de l'un des morats. Pressant à plusieurs reprises la détente tout en se déplacement latéralement vers un couvert proche, Tamatoa a la satisfaction de voir plusieurs de ses tirs former des impacts sur la tête et le torse de sa cible qui s'effondre avant d'avoir pu faire quoi que ce soit. Le second morat fit la même manoeuvre que Tamatoa mais ne parvint pas à faire mouche. Caché derrière l'épais tronc herissé de pointes empoisonnées, caractéristique de la flore locale, Tamatoa vide au jugé le restant de son chargeur dans la direction supposée de son adversaire. Ne perdant pas une seconde, il se jette au sol et se déplace en rampant parmis les ronces barbelées au moment où la ripose adverse crible de balles l'endroit qu'il occupait l'instant d'avant.

Après avoir progessé de quelques mêtres, il s'arrete derrière une bute de terre pour reprendre son souffle et engager un nouveau chargeur, le dernier, dans son arme. Le rapide examem des options qui se presentent à lui conduit Tamatoa à la conclusion qu'il va devoir prendre de gros risques pour mettre fin au combat au plus vite. La morat a sans doute appelé des renforts qui peuvent arriver d'un moment à l'autre. Et lorsqu'ils seront là, ce n'est pas avec son ultime chargeur qu'il pourra faire quoi que ce soit. Risquant un rapide coup d'oeil par dessus la bute de terre, Tamatoa ne distingue rien de significatif si ce n'est le cadavre du premier morat à une dizaine de mêtres. Mais c'est suffisant pour lui donner une idée. Il se remet à ramper le plus silencieusement possible, l'oreille aux aguêts, en direction du cadavre.

Il devina la présence du morat à la périphérie de son champ de vision plus qu'il ne le vit. Sans prendre le temps d'épauler son fusil d'assaut, l'alien lache une rafale dans la direction de Tamatoa qui doit sa survie à ses reflexes et à beaucoup de chance. Une des balles le blesse toutefois à la cuisse. Après avoir roulé sur le coté pour se mettre partiellement à couvert derrière un petit rocher moussu, il riposte de son pistolet. Durant les quelques batements de coeur que durera l'échange de coups de feu, Tamatoa est obligé de se contenter de viser grossièrement la silhouette humanoide se trouvant à une quinzaine de mêtres tant il est obligé de baiser la tête sous cette grêle de balles faisant sauter des éclats de bois et de pierres à chaque impact autour de lui. Les tirs adverses cessent subitement. Ruse, déplacement pour avoir un meilleur angle ou simple changement de chargeur ? Un coup d'oeil sur l'indicateur de charge son arme lui indique que, d'ici peu, tout cela fera plus grande différence.

Profitant de l'accalmie, Tamatoa se reléve et tente le tout pour le tout. Sans prendre véritablement la peine de se retourner, il vide le peu qui restait de son chargeur sur la dernière position connue de son ennemi et courre vers le cadavre. Les quelques secondes qu'il a fallut au morat pour riposter indique de façon certaine qu'il devait effectivement être en train de recharger son arme. La course de sprint se revéle toutefois difficile du fait de la blessure à la cuisse qui lui laisse une attroce sensation de brulure. Mais alors qu'il bondit pour atterir à plat ventre près de morat mort il sait que ça en valait le coup. Abandonnant à son tour toute prudence, le second morat courre à sa suite tout en arrosant copieusement la zone où Tamatoa se trouve malheureusement à découvert. Il a juste le temps de se glisser derrière le cadavre et, d'une main, le redresse quelque peu pour en faire un bouclier improvisé tandis que l'autre main cherche à saisir la poignée du fusil d'assaut laissé par son ennemi mort.

Après ce qui lui semble être une éternité, sa main droite trouve enfin ce qu'elle cherchait. Pendant ce temps, les balles fusent autour de Tamatoa et plusieurs d'entre-elles sont heureusement stoppées par l'épais tas de viande alien. Tant bien que mal, il parvient à diriger l'arme vers le morat et à ouvrir le feu. Le seul bras tenant l'arme ne suffit pas à la maintenir de façon suffisement ferme pour l'empécher de se cabrer sous l'effet du recul combiné des nombreuses balles lachées en une longue rafale. Mais le pointage était suffisement précis pour que les premières d'entres-elles parviennent toutefois à toucher et à blesser le morat à la jambe. Il fait encore quelques pas puis tombe à genoux. Mais très vite, comme insensible à la douleur, il recommense à tirer en direction de l'humain. Ces quelques instants de répis sont tout ce qui manquait à Tamatoa pour épauler correctement le fusil et pour ouvrir le feu de façon plus précise, plus mortelle. Sa seconde rafale fait mouche et sa cible s'effondre enfin.

Tamatoa a repris sa course vers les positions panocéaniennes. Peu après l'affrontement, il a pris le temps de s'arreter pour déchirer son t-shirt et se faire un pansement de fortune. Les morats sont des chasseurs et s'il laisse trop de sang derrière lui, il suivront trop facilement sa piste. De plus, son fusil d'assaut emprunté est probablement bientôt vide mais comme il ignore tout de son fonctionnement, il n'a pu le recharger. Le compromis entre rejoindre ses compagnons d'armes le plus rapidement possible et avancer prudemment pour éviter d'être repéré est difficile à trouver. En tout cas, il ne croise pas d'autres morats en route et il débouche enfin dans une clairière dans laquelle se trouve une base avancée panocéanienne. Ou plutôt ses restes. Si les batiments ont relativement peu souffert, ça a par contre été une boucherie. Tamatoa compte des dizaines de cadavres portant les couleurs claires de PanOceania. Ils sont tous morts ou ont fuit. Plusieurs des corps portent de profondent lacérations et ont les membres tranchés, voire même dévorés, caractéristiques des victimes des Gakis. Plus loin, la disposition d'un groupe de cadavres laisse supposer qu'ils se sont entre-tués. D'autres encores ont eut les membres tranchés avec une netteté et une précision seules permises par les armes à filaments mono-moléculaires ... Entendant quelques grognements derrière lui, Tamatoa se retourne brusquement.

Tamatoa fait à présent face à trois morats qui le tiennent en joue à une vigntaine de mêtres. Il est pendant un temps tenté de redresser son fusil d'assaut pour l'épauler mais, réalisant la futilité de son geste, s'arrete à mi-chemin puis lache l'arme qui tombe à ses pieds. Après les impulsions électro-magnétiques de tout à l'heure, il n'a pas eut l'occasion de vérifier l'état de son Cube mais s'il est irrécupérable cela ne ferait de toute façon pas grande différence. Les troupes panocéaniennes sont bien loin maintenant et si les données relatives à sa personnalité et à ses souvenirs toujours sont là, il n'y a personne pour les télécharger. A moins peut-être les morats qui lui font face ... Finalement, ça serait peut-être pas si mal que le Cube soit détruit, se dit Tamatoa, au moins ils ne pourraient y recueillir de données tactiques. Alors qu'il va sans doute mourir d'ici très peu de temps, Tamatoa s'étonne de se sentir si calme et si serein. Il ne reste plus grand chose à faire que saluer la mémoire de ses ancétres en faisant honneur au surnom* dont ses amis l'on affublé.

Il se met en position et commence à entonner le haka, la chant d'intimidation maori, en y mettant toute la fureur et toute la rage dont il est capable, dévisageant sauvagement tour à tour chacun des morats. Pendant qu'il exécute les mouvements rituels, il bande ses muscles à tout rompre pour mettre en valeur les tatouages tribaux qui lui couvre le torse et les bras puis remonte en masque effrayant sur son visage.

Ka mate Ka mate
Je meurs, je meurs

Ka ora Ka ora
Je suis vivant, je suis vivant

Ka mate Ka mate
Je meurs, je meurs

Ka ora Ka ora
Je suis vivant, je suis vivant

Tenei Te Tangata Puhuruhuru
C'est l'homme chevelu

Nana i tiki mai whakawhiti te ra
Qui a fait briller le soleil à nouveau pour moi

Ah Upane Upane
Un pas vers le haut, puis un autre

Upane Kaupane
Un pas vers le haut, un autre

Whiti te ― ...
Le Soleil bri ― ...

Le champ de Tamatoa s'interrompt brusquement alors que son corps est déchiqueté par les rafales tirées conjointement par les trois morats ...



* Tamatoa signifie "Guerrier" en langue maori

Tono

Excellent ! A déposer de toute urgence sur le site... (si tu veux des conseils sur ce point, envoie moi un mp)

Tono / Boll's



reptor

herendel

Je confirme vraiment superbe. La fin est triste sniff  :'( mais c'est la vie sur paradisio  ;)

Gurhal

çà donne envie de s'essayer.... en plus lol je suis dég je voulais faire exactement le truc maori mais plus dans le style rite de passage et initiation du croc men... j'avais pas penser pour la dance pourtant ultra médiatisé.


allez je vais essayer pour le Spektr.